🌸 Résumé 🌸
"Le père Côme Bieville, 28 ans, fraîchement issu du séminaire, débarque à la gare de Saint Hymne, en Bourgogne, un beau matin du mois de juin. Imaginez ce superbe et athlétique jeune homme vêtu d’une austère soutane, traversant la ville en traînant derrière lui une lourde valise ornée d’images pieuses Cela a de quoi surprendre dans cette contrée paisible. De là à penser qu’il s’agit du remplaçant du père Garmin que l’âge a contraint à la retraite, il n’y a qu’un pas que les Saint Hymnois sont allègrement prêts à franchir. Encore faut-il le vérifier. Aussi, dès le dimanche suivant, les bancs de l’église se repeuplent et la messe retrouve tout d’un coup, une audience fascinée qu’elle n’avait plus connue depuis longtemps. Madame la Baronne qui a tant œuvré à cet indispensable remplacement s’en réjouit. Selon cette honorable bienfaitrice, ce jeune curé à la voix d’or et au sourire angélique est une véritable aubaine pour la paroisse. Et ce n’est pas Louise, sa chère et dévouée belle fille, qui la contredira. Le père Côme Bieville semble en effet avoir conquis tout le monde. Reste cependant à savoir s’il saura se montrer aussi compétent que l’ont assuré ses supérieurs. Car, il ne faut pas croire qu’à Saint Hymne, il ne se passe jamais rien." 🌸 Mon avis 🌸 Avant de commencer à donner un avis qui reste subjectif, je voulais remercier Juno Publishing pour le service de presse ainsi que Angela Behelle pour la naissance de son œuvre. J'étais très intéressée par le synopsis car il est intriguant et sort des sentiers battus. J'ai passé un bon moment mais je n'ai pas eu un coup de cœur, on le frôlait néanmoins. Avant de donner mon avis, j'adresse un avertissement aux plus jeunes car ce livre comporte des scènes pouvant heurter la sensibilité de certains. Evoquons tout d'abord la plume de l'auteure, j'avais découvert la plume d'Angela Behelle dans Souris-moi. J'avais relevé une plume puissante, intense en émotions tout en ayant une certaine légèreté et fluidité. Je confirme mes impressions pour ce livre car Angela Behelle a ce don de nous retranscrire des émotions, d'aborder des thèmes surprenants avec des situations inhabituelles. En tout cas, on rentre très facilement dans l'histoire en oubliant tout ce qu'on pensait connaître ou savoir avec notre propre moralité. J'aime ce genre de lectures qui nous bouscule et nous pousse dans nos retranchements. Quant à la stratégie d'écriture, je ne suis guère surprise pas les choix de l'auteure car cela me semble logique vu l'histoire. Effectivement, l'auteure a privilégié un point de vue à la 3ème personne se concentrant sur Côme notamment. Il est vrai qu'elle alterne entre un point de vue omniscient et interne. Je trouve cela judicieux pour que le lecteur puisse à la fois comprendre et s'attacher à notre héros mais cela permet également de mieux se plonger dans l'intrigue. Au niveau des émotions, nous avons un méli-mélo en termes d'émotions car rien ne nous sera épargné entre le désir, le doute, la foi, la colère... C'est perturbant car ce roman nous fait ressentir d'autres émotions et nous bouleverse dans nos aprioris. Pour conclure, Angela Behelle nous impressionne une nouvelle fois avec sa plume si fluide, si légère et si intense en émotions. Elle sort clairement le lecteur de sa zone de confort. Poursuivons la chronique en évoquant l'intrigue. L'intrigue sort clairement des sentiers battus en abordant la religion avec l'érotisme. Personnellement, je crois que l'auteure a été influencée par Le Rouge et le Noir de Stendhal car il y a beaucoup de similitudes entre Côme et Julien. Ils sont tous les deux ignorants dans la question de l'amour et ne vouent qu'une foi en Dieu avant d'avoir des responsabilités et de découvrir la réalité. Je l'avoue que j'ai beaucoup apprécié cette idée et cette influence volontaire ou non. En outre, j'ai apprécié aussi l'importance de la moralité. Nous avons tous une religion même les athé(e)s. Dès lors, nous avons notre propre moralité influencée par la société, notre éducation, religion, etc. Pour certains, ce qui se passe dans le livre est scandaleux. Pour d'autres, c'est normal mais vous pourrez remarquer qu'on ne peut pas être impassible. Angela Behelle nous bouscule et nous pousse dans nos retranchements. Pour ma part, j'ai apprécié car j'ai eu des réactions du style "non mais c'est pas possible de faire ça". Cela m'a permis de comprendre que c'est ma morale qui influençait mes réactions. Quand on se libère de ça, on gagne en ouverture d'esprit si on peut dire. De plus, j'apprécie également ce roman pour ses thèmes divers et variés. Effectivement, nous retrouvons des thèmes classiques comme l'amour, la famille ou bien le travail. Cependant, Angela Behelle aborde d'autres sujets très atypiques comme la religion, l'adultère, l'être et le paraître. Le thème de l'être et du paraître est primordial dans ce livre car les gens cachent leurs perversions, leurs secrets derrière leur façade, leur apparence. Nous avons un parfait exemple avec la famille de la baronne. Je n'en dirais pas plus pour que vous puissiez découvrir. Concernant le cadre spatio-temporel, il est tout à fait crédible et cohérent. En effet, l'histoire se situe dans une ville imaginaire en France, à Saint-Hymne. Il s'agit d'un petit village tranquille et prospère grâce au vin. On se doute assez rapidement que le lieu emblématique est l'église où travaille Côme et c'est le cœur même du village. Je trouve cet endroit intéressant car il a un double-visage : lieu de la foi mais aussi c'est un endroit de débauché dans le sens que certaines sont là-bas juste pour aller voir le beau prêtre. Quant au rythme, le rythme est bien maîtrisé avec des prolepses, des moments descriptifs pour ralentir le rythme. Tout est donc bien équilibré. Enfin, les faits et gestes des personnages sont totalement en adéquation avec le passé et le caractère des personnages, sans oublier leur évolution. Ainsi, la cohérence et la crédibilité sont toujours au rendez-vous. Pour conclure, nous avons une intrigue originale, intéressante dans ses thèmes. Il est évident que cette intrigue sort des sentiers battus et ne nous laisse guère indifférent. Achevons la chronique en parlant des personnages. Pour ma part, mes chouchous sont Côme et Louise, c'est-à-dire les protagonistes. Je vais tout d'abord vous présenter Côme. Ce dernier est le nouveau prête de Saint-Hymne. Il est beau, intelligent bref il a de quoi plaire à la gent féminine et être un sacré séducteur mais Côme est ignorant dans l'amour et voue un culte sans faille à Dieu. J'ai aimé son évolution car son métier de prêtre est à la fois bénéfique pour lui car il exerce sa vocation mais elle peut aussi l'amener à tomber dans le péché, à être dans le Mal car il va perdre son innocence, découvrir le désir... Bref, il s'ouvre à la réalité et apprend que l'être humain n'est pas parfait, il cache souvent ses vices derrière son visage. Bref, Côme nous touche dans son innocence, dans sa foi car il va apprendre à ses dépends la nature humaine. C'est au tour de Louise de passer à la casserole. Elle m'a fortement surprise car je la voyais assez timide et aussi innocente que Côme. Or, elle cache très bien son jeu. Louise est la bru (NDLR : la belle-fille) de la baronne. Elle est une femme mariée à un mari aussi infidèle et hautain que son statut le permet. Elle a également un enfant bref elle travaille pour l'entreprise familiale qui est spécialisée dans le viticole. Bref, elle a une vie monotone, elle s'entend avec sa belle-mère et est une mère dévouée mais elle a perdu sa féminité en quelque sorte. Vous vous doutez que l'arrivée de Côme va chambouler son existence et réveiller la femme qui ressent du désir pour un homme. Je l'avoue que cela me perturbe car je m'étais attachée à elle fortement, j'ai ressenti de la compassion mais la voir être à fond sur le prêtre. Cela m'a un peu perturbée mais ceci n'est qu'une question de point de vue. De plus, on s'habitue et notre moralité disparaît. Quant à la relation entre Louise et Côme, leur relation est intéressante et complexe. Leur relation est vouée à l'échec car l'un a fait vœu de chasteté tandis que l'autre est une femme mariée dans une prestigieuse famille. Dès lors, leur relation sera condamnée par la société. J'ai trouvé cela intéressant car on confond celui qui sera le Satan de l'histoire - celui qui va attirer l'autre dans les méandres du désir - et la "victime". Oui, on peut penser que c'est Louise mais c'est bien plus compliqué. J'ai trouvé ça intriguant et intéressant. Bref, j'adore leur relation et leurs sentiments. Il y a beaucoup de douceur, d'amour entre eux, je trouve cela mignon. Pour les personnages secondaires, ils remplissent parfaitement leurs fonctions en aidant ou en s'opposant aux protagonistes. J'ai également apprécié le fait que rien n'est noir, ni blanc. Il existe des nuances incarnant la complexité humaine. Je pense notamment à la famille du baron qui cache bien leurs vices derrière leur titre. Nous avons donc des protagonistes intéressants. Leur relation est touchante, elle est qualifiée comme immorale par notre société (NDLR : Bon il est vrai que voir un prêtre marié et tout, on sort clairement du vœu de chasteté mais on va rester dans la théorie) mais l'amour peut-il triompher de tout ? Est-il vrai qu'on vit mieux heureux caché ? Ce sont des questions dont nous aurons les réponses dans ce livre. Quant aux personnages secondaires, ils sont au rendez-vous. Pour conclure, on frôle le coup de cœur. Il me manquait un petit quelque chose qui fait que j'ai un coup de foudre. J'ai adoré le fait que l'auteure nous pousse à sortir de notre zone de confort, à remettre en question certaines valeurs de notre moralité. De plus, l'intrigue est intéressante pour ses thèmes et son originalité. Enfin, les protagonistes sont la cerise sur le gâteau. 🌸 Extrait 🌸 "Elle aurait suivi n'importe où. A l'autre bout du monde, sur la lune... en Enfer. Peu importait, s'il était près d'elle et s'il continuait à la regarder comme ça." 🌸 Ma note 🌸 🌟🌟🌟🌟/5 🌸 Lien d'achat Amazon 🌸
1 Commentaire
Priscillia
3/18/2022 14:16:05
Je suis impressionnée par ton analyse et ta critique hyper aiguisée ! C’est remarquable de pousser aussi loin la chronique ! Bravo ! Pour ma part j’ai adoré ce roman, bien que peu fan de la narration extérieure mais c’est une question de goût personnel.
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