🌸 Résumé 🌸
"Paris, hiver 1898 Une comtesse hongroise inconnue, dénommée Elizabetha Bathory, devient la reine des nuits de la capitale. Les hommes se pressent autour d’elle, attirés par sa beauté et son aura si particulière. En dépit de ses préventions, Lord Sandingham, aventurier et grand amateur de femmes, ne lui résiste pas plus que les autres. Or, peu à peu, il s'affaiblit, prenant la torpeur qui l'envahit comme un effet secondaire de l'opium qu'il fume. Pourtant, des rêves sanglants où Elizabetha lui lacère la peau pour lui sucer le sang le hantent. Le matin les dissipe sans appel : nulle blessure n'est visible. Sandingham s'acharne donc à ne pas croire... jusqu'à ce que sa réalité bascule." 🌸 Mon avis 🌸 Avant de me lancer dans ma chronique, je tiens à remercier les éditions Livresques pour ce service presse qui me faisait de l’œil depuis un moment. Véritable comtesse hongroise du XVIe siècle et surnommée la comtesse sanglante, Élisabeth Báthory d’Ecséd est connue pour les multiples meurtres de jeunes filles qu’elle a commis. La cruauté dont elle a fait preuve a fait d’elle une légende et une figure du mythe vampirique. Vous l’aurez donc compris, De Chair et de sang est inspiré d’une macabre histoire vraie, d’une morbide légende du XVIe siècle. Pourtant, la fiction ne se déroule pas au XVIe siècle mais bien au XIXe siècle, de quoi nous plonger au cœur de la révolution industrielle qu’a vécue Paris et donc de nous faire découvrir le Tout-Paris ! L’auteure nous propose là une véritable ode à la culture vampirique. Tous les codes sont présents et respectés ce qui fait que nous avons là l’une des meilleures versions que j’ai pu lire. Ne vous attendez pas à une belle et douce histoire d’amour. De chair et de sang est un roman sanglant, violent, presque horrifique. Un univers qui correspond donc parfaitement à Elizabetha, une héroïne « particulière ». Ce fût pour moi une surprenante découverte pour laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir. Le fait de savoir que cette comtesse a réellement existé lui donne encore plus de force et exacerbe nos sensations. Après avoir fui son pays, Elizabetha Bathory cherche à reconstruire sa vie faite de luxe et ce tout en laissant derrière elle un tableau sanglant fait de meurtres et de phénomènes inexpliqués. Pourtant, peu après son arrivée à Paris, son passé va peu à peu refaire surface laissant une trainée rouge dans son sillage. La comtesse est une femme méprisable : elle est cupide, vaniteuse, orgueilleuse et hautaine. Elle possède un caractère explosif qu’elle n’hésite pas à utiliser contre ses employés et contre ceux qui lui sont proches. En dehors de ça, elle apparaît aux yeux de ceux qui ne la connaissent pas comme une femme mystérieuse à la beauté sans pareille. D’un autre côté, Elizabetha n’hésite pas à partager ses opinions, à montrer son indépendance et sa liberté d’esprit face aux hommes et ce malgré l’époque dans laquelle elle évolue : seul point remarquable de sa personnalité. Toutefois, on oublie vite ce trait de caractère quand elle agit de façon méprisable. Selon elle, personne ne mérite de l’admiration, mis à part elle, bien évidemment. Elle pense être dotée d’une incroyable intelligence qui ne peut que lui garantir la prospérité de sa beauté et de ses secrets. Pourtant, même si elle pense que personne ne mérite son attention, elle va vite se sentir attirer par le Lord Sandingham, un homme à la réputation volage. En effet, Arthur Myles Wesley Hamilton est connu pour ses frasques, sa consommation d’opium et de femmes. Toutefois, lorsqu’ils se rencontrent, cela devient vite électrique. Tous deux s’aiment autant qu’ils se détestent. Ils ne se supportent pas : leurs comportements, pourtant si semblables, font qu’ils se méprisent et s’admirent en même temps. S’installe entre eux une relation violente, sanglante, faite de piques et d’insultes dont l’unique but est de faire valoir la domination de l’un sur l’autre. On pourrait presque parler d’amour vache mais le terme est bien trop faible par rapport à la profondeur et à la noirceur de leurs sentiments l’un envers l’autre, par rapport à la fourberie qui en découle. Très vite, après la disparition de certaines domestiques d’Elizabetha et la découverte de plusieurs cadavres, des enquêteurs vont se tourner vers le couple dont la réputation n’est plus à faire. Mais alors, si les deux principaux protagonistes sont aussi détestables, pourquoi ce roman est-il si hypnotisant ? Eh bien, c’est sans aucun doute grâce à cette relation si désarçonnante, si agaçante qu’elle en est addictive. Un peu comme des voyeuristes, les lecteurs sont dans l’attente de voir où les comportements des deux protagonistes vont mener : vont-ils s’en sortir ? Les enquêteurs parviendront-ils à résoudre leurs affaires de disparitions et de meurtres ? Par ailleurs, le talent de l’auteure est aussi l’une des principales raisons qui vous pousseront à ne pas lâcher ce roman malgré les sentiments contradictoires qui vont vous habiter. Orezza d’Antes possède une plume incroyablement déstabilisante. En effet, l’auteure adapte au mieux sa prose à l’écriture du XIXème siècle ce qui, au départ, m’a fait quelque peu perdre mes repères. Je n’y étais pas habituée et cela a provoqué chez moi un « blocage », dans le sens où j’avais, durant le prologue et le premier chapitre, l’impression de me « prendre un mur ». Ainsi, lorsque j’ai débriefé ma lecture avec des amies, je leur ai dit que j’avais la sensation de marcher le long d’un chemin, d’admirer le magnifique paysage, et de me prendre les pieds toutes les cinq minutes dans des racines semées ici et là. Mais ce n’est pas ça qui m’a fait arrêter ma lecture : impossible de ne pas continuer, de ne pas en savoir plus, toujours plus. Une fois passé la découverte de la plume si unique de l’auteure, je n’ai pu que m’incliner devant le talent dont elle fait preuve. Ainsi, même si le début me déboussolait, il m’était impossible de ne pas reconnaître la dextérité d’Orezza d’Antes. Une fois habituée à son style, je n’ai pu que me laisser transporter par ce qu’elle me narrait. Et ça a été un véritable régal tant par l’additivité dont sa plume fait preuve mais par la fluidité de ses propos. L’intrigue est maîtrisée d’un bout à l’autre de l’histoire. Nous valsons aux côtés des personnages dans l’effervescence du Paris du XIXe siècle. De cette façon, l’auteure nous entraîne dans une aventure palpitante, sanglante et malgré tout sensuelle ! Un roman déconcertant à l’intrigue sanglante, loin des clichés vampiriques, qui ne pourra que vous transporter. 🌸 Extrait 🌸 "Par Elle et pour Elle, cette déesse de la nuit qui te regarde, sous la pâle clarté de la lune, te redresser au milieu de la terre encore fraîche de ta tombe, tu vivras." 🌸 Ma note 🌸 🌟🌟🌟🌟🌟/5 🌸 Lien d'achat Amazon 🌸
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